LISBONNE — Le gouvernement portugais va de l’avant avec les appels d’offres pour la production de carburant aéronautique durable (Sustainable aviation fuel/SAF) et a déjà reçu des manifestations d’intérêt de la part de plusieurs entreprises.
La ministre de l’Énergie, Maria da Graça Carvalho, a expliqué que le Portugal réunissait toutes les conditions pour jouer un rôle de premier plan dans ce domaine. En effet, Lisbonne dispose d’énergie renouvelable à un prix abordable, nécessaire à la promotion de ces carburants.
La ministre a également indiqué que plusieurs entreprises intéressées par la réalisation de projets de production de carburant durable au Portugal ont été contactées, et que le gouvernement envisage de lancer des appels d’offres spécifiques.
Une partie de ce soutien proviendra des nouvelles règles approuvées par le Cabinet en octobre 2024, qui prévoient le transfert d’une partie de la taxe carbone jusqu’à un maximum de 40 millions d’euros pour des « mesures ou activités de décarbonation dans le secteur de l’aviation civile ».
Ce soutien vise en particulier à stimuler la production nationale de carburants aéronautiques durables (SAF), dans le cadre de la feuille de route nationale pour la décarbonation de l’aviation en 2026.
Le montant, destiné à contribuer à la décarbonation du secteur, sera prélevé sur les recettes générées par le Fonds pour l’environnement grâce au système d’échange de quotas d’émission (SEQE) pour l’aviation et à la taxe carbone..
Interrogée sur le calendrier de lancement des appels d’offres pour la production de SAF, Maria da Graça Carvalho a indiqué que l’Agence du climat — qui est en cours de création — se chargera de leur gestion.
« En janvier ou début février, l’Agence du climat devrait déjà être opérationnelle et l’une des premières priorités sera de lancer cet appel d’offres », a-t-elle assuré.
L’objectif est de placer le Portugal sur la liste des producteurs mondiaux de carburant aéronautique durable, alors que les compagnies aériennes sont tenues d’utiliser 2 % de SAF depuis le 1er janvier. Cet objectif augmentera progressivement jusqu’en 2050.
Comme l’ont signalé les compagnies aériennes, l’un des obstacles à la réalisation de cet objectif est le manque de production, qui se reflète également dans le prix plus élevé de ce type de carburant, ce qui mène les entreprises du secteur à introduire des surcharges qui se traduisent notamment par une augmentation du prix des billets d’avion.
[Édité par Anna Martino]
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