Biotech : Innate Pharma continue de se rapprocher de l’industrie
4 minutes

Soutenez Artia13 sur Tipeee

Faire équipe avec le système immunitaire pour l’aider à combattre le cancer, telle est l’approche proposée par les immunothérapies nées à la fin du XIXe siècle. Issues de la recherche fondamentale, ces thérapies, qui permettent d’obtenir des guérisons totales chez 20% à 30% des malades de cancers, sont portées jusqu’au chevet des patients par des centaines d’entreprises internationales.

Parmi elles, la biotech Innate Pharma (180 salariés) fondée en 1999 à Marseille. Dans son portefeuille d’innovations, différents actifs se trouvent à des stades de développement plus ou moins avancés et reposent sur des mécanismes d’action différenciant.

La stratégie d’Innate Pharma pour se faire une place parmi les biotechs de l’immuno-oncologie

Les essais se poursuivent

Parmi les actifs dont le stade de développement est le plus avancé à ce jour : monalizumab, un anticorps inhibiteur de point de contrôle immunitaire porté avec AstraZeneca en phase 3, dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules. « Nous attendons des résultats pour 2026 au plus tard », assure Yanis Morel, vice-président exécutif et directeur des opérations. Des résultats qui, s’ils sont positifs, ouvriraient pour la première fois les portes de la commercialisation pour la biotech. « En 2024, notre essai a fait l’objet d’une analyse intérimaire qui a validé sa poursuite, ce qui est bon signe ».

Friande des partenariats avec les grands noms de l’industrie pharmaceutique (AstraZeneca mais aussi Sanofi, notamment) qui lui permettent de se financer sur la durée, Innate Pharma est à la recherche d’un industriel à même d’accompagner l’entrée en phase 3 de lacutamab pour les patients atteints de formes avancées de lymphomes à cellules T, puis de « prendre en main la commercialisation ».

O-kidia s’intéresse à la santé mentale de 14.000 étudiants

L’espoir des ADC

L’entreprise veut aussi s’affirmer dans un champ de recherche plus récent et qui suscite d’importants espoirs : celui des ADC, ou conjugués anticorps médicaments. « Cela représente un important levier de croissance pour nous». L’idée est en fait d’associer, grâce à une molécule de liaison, un anticorps et un principe actif médicamenteux, pour une médecine plus ciblée qui optimise l’efficacité de la chimiothérapie tout en limitant les effets secondaires. « Notre premier ADC, qui vise certaines tumeurs solides avancées, a obtenu une autorisation pour un essai clinique et nous venons de traiter notre premier patient ».

Face à la forte concurrence internationale dans ce domaine, Innate entend se différencier grâce à la capacité de son ADC à être efficace chez les patients dont le niveau de réponse est élevé, mais aussi chez ceux qui répondent peu ou moyennement aux autres traitements du même type. « Cela va nous permettre de nous adresser à plein d’autres types de cancers : poumon, sein, ovaires, cancers gastriques … », des cancers où peu de patients affichent un haut niveau de réponse contrairement à celui de la vessie que visent particulièrement les concurrents.

Côté finances, l’entreprise parvient à maintenir une certaine visibilité. Sa position de trésorerie de 90 millions d’euros au troisième trimestre de 2024 devrait lui permettre de financer ses activités jusqu’à fin 2025 voire 2026.