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Déserts médicaux, concours trop sélectif… 3 questions pour comprendre la manifestation des médecins à diplôme étranger

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l’essentiel
Les médecins diplômés à l’étranger manifestent ce mercredi 12 février à Paris. Ils dénoncent leur situation précaire, la difficulté du processus de régularisation et les risques d’expulsion auxquels ils sont soumis en pleine crise des déserts médicaux.

Les praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) manifestent, ce mercredi 12 février, à Paris pour dénoncer l’instabilité de leur situation. La régularisation de ces médecins étrangers pratiquant en France, aux diplômes souvent peu reconnus, dépend d’un concours très sélectif. Soumis à des contrats précaires, ils sont parfois menacés d’expulsion, alors même qu’ils jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les déserts médicaux.

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Qui sont les manifestants ?

À l’initiative de la manifestation, on trouve l’association Ipadecc (pour Intégration Praticiens à diplôme étranger engagés contre la crise), qui lutte contre les tentatives d’expulsion des Padhue. Elle est soutenue par la CGT et par l’association SOS Padhue, qui s’adresse aux « médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et sages-femmes à diplôme hors UE et résidants en France en situation régulière et/ou français » d’après sa page Facebook.

Contre quoi manifestent-ils ?

Les Padhue élèvent la voix contre les épreuves de vérification des connaissances (EVC). L’admission à ce concours exigeant conditionne leur titularisation. En 2023, pour 2 700 postes ouverts, on comptait 20 000 inscrits au concours d’après Libération. D’où la mise à l’écart de nombreux candidats aux résultats largement satisfaisants. Les syndicats dénoncent des quotas sans justification ainsi que l’opacité des critères de sélection employés.

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Ceux qui échouent exercent avec des salaires leur garantissant pendant 13 mois près de 1 500 euros bruts mensuels, ce que touchent les médecins faisant fonction d’interne (les étudiants diplômés pas encore internes). Au bout de trois échecs au concours, il ne leur reste que deux solutions : se reconvertir dans le secteur paramédical, ou quitter la France. En janvier 2024, 2 000 Padhue étaient ainsi menacés d’expulsion.

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S’ils sont reçus, ils doivent encore effectuer un « parcours de consolidation des connaissances » de deux ans en tant que médecin associé. Un jury décide alors s’ils peuvent passer en plein exercice. Néanmoins, ce parcours n’est pas toujours validé, obligeant chaque année de nombreux praticiens à redoubler d’efforts. Un processus jugé d’autant plus insuffisant que le secteur médical affronte depuis longtemps la problématique des sous-effectifs et des déserts médicaux dans les périphéries.

Quelles solutions apporter ?

Les syndicats réclament une réintégration des Padhue dès 2024 avec au moins un salaire de praticien associé, soit 3 000 euros bruts mensuels. Certains réclament un examen sans numerus clausus, et l’Ipadecc une titularisation automatique sur dossier.

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L’année dernière, Emmanuel Macron promettait de régulariser « nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins ». L’actuel ministre de la Santé Yannick Neuder défend quant à lui une réforme pour 2025 avec un nouveau concours.



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