
La question de la désertification médicale et notamment du manque de médecins généralistes touche également Castres (Tarn). La question s’est invitée au conseil municipal de la sous-préfecture tarnaise, ce mardi 11 février, dans le cadre du débat d’orientations budgétaires.
« Vos réponses sont toujours les mêmes », lance André Martinez, conseiller municipal de gauche à l’intention du maire divers droite de Castres. « C’est parce que vos attaques sont toujours les mêmes », lui rétorque Pascal Bugis. C’est le résumé de près de deux heures de joutes verbales entre opposition et majorité lors du traditionnel débat d’orientations budgétaires qui était au programme du conseil municipal de ce mardi 11 février.
L’occasion pour les élus d’opposition de dire tout le mal qu’elle pense de l’action de la majorité et pour cette dernière de défendre son bilan.
Parmi les nombreux sujets de divergences, celui de la désertification médicale sur la sous-préfecture tarnaise est venu se greffer dans le débat.
André Martinez du groupe « Castres écologique et solidaire » a en effet reproché l’inaction du maire pour faire venir des médecins généralistes sur la ville alors qu’il y aurait des possibilités de créer des maisons de santé avec des médecins salariés.
Une concurrence déloyale
Après avoir rappelé que la santé est un devoir régalien et donc dépendant de l’État, Pascal Bugis a évoqué « une situation injuste » face à beaucoup d’autres communes du sud du Tarn. En effet, Castres, comme d’ailleurs Lagarrigue, Boissezon, Noailhac, Valdurenque et Labruguière, ne font pas partie, pour des raisons obscures, de la zone France Ruralités Revitalisation (FRR) et ne bénéficient donc pas d’aides à l’installation et d’exonérations fiscales proposées aux médecins par l’État comme c’est le cas pour tous les autres villages aux alentours.
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« Comment lutter contre ça ? s’interroge le maire qui a interpellé les parlementaires tarnais pour avoir des explications mais sans réponse jusque-là. Ces territoires accueillent des médecins avec des offres d’installations exorbitantes. On a les mains liées dans les dos et les yeux bandés face à des gens armés. On est coincé entre des villes universitaires attractives et des villages qui vous siphonnent grâce à ce dispositif ».
Un projet dans le quartier de Roulandou
Ce débat a aussi fait réagir Guillaume Arcese du groupe divers centre « J’aime Castres » qui est monté au créneau affirmant que le maire ne faisait rien pour aider les projets. L’élu a évoqué le dossier de deux jeunes pharmaciens qui ont repris l’officine de Roulandou et qui ambitionnent de créer un centre de santé à côté dans le centre commercial au sein des locaux de l’ancienne poste qui appartiendraient à la ville. « Vous les avez reçus en octobre et depuis il ne se passe rien, affirme Guillaume Arcese. Vous auriez pu leur dire on va vous aider en vous mettant à disposition le local et vous faites venir des médecins. Ils ont des contacts de médecins parisiens prêts à venir. Vous pourriez faire accélérer les choses. Les Castrais ont besoin de médecins ».
Une intervention qui a agacé Pascal Bugis martelant qu’il aide ces pharmaciens, une réunion s’est justement tenue le jour même. « On met tout en œuvre pour satisfaire leur demande mais ce n’est pas un dossier qui se monte en quelques semaines. Cela n’existe pas, répond le maire qui évoque les nombreuses contraintes et procédures administratives auxquelles il est confronté. Cela prend du temps. Aucun centre de santé se monte en quatre mois ! ».