Le Japon a demandé aux États-Unis d’être exempté de droits de douane. Le président américain a signé lundi à Washington deux décrets instituant des taxes de 25 % sur l’acier et l’aluminium, « sans exception ou exemption », à compter du 12 mars. Les nouvelles règles toucheront l’acier et l’aluminium d’où qu’ils proviennent, y compris de partenaires économiques qui profitaient auparavant d’exemptions (Argentine, Australie, Canada, Mexique, UE et Royaume-Uni). Le Japon est ainsi appelé à perdre l’exemption dont il bénéficie pour l’acier et ses dérivés.
« Nous sommes au courant de la promulgation du décret présidentiel concernant des droits de douane supplémentaires sur l’acier et l’aluminium (…) nous avons demandé au gouvernement américain d’exclure notre pays de ces mesures », a déclaré à la presse Yoshimasa Hayashi. Cette requête a été transmise mercredi par l’intermédiaire de l’ambassade japonaise aux États-Unis, a-t-il précisé. « Le Japon étudiera attentivement le contenu des mesures et leur impact sur notre pays, et prendra les mesures nécessaires », a ajouté Yoshimasa Hayashi.
Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane de 25% sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium. Ces mesures avaient ensuite été en partie levées par lui-même ou par son successeur démocrate, Joe Biden. Le Japon avait obtenu en 2022 une franchise pour 1,25 million de tonnes d’acier par an à destination des États-Unis. Concernant l’aluminium, le Japon est soumis actuellement à des droits de douane de 10 %.
L’Australie possiblement exempté
Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a de son côté assuré que Donald Trump « a accepté qu’une exemption soit envisagée » pour son pays, après une conversation téléphonique positive entre les deux dirigeants mardi. Le président américain a notamment qualifié le Premier ministre d’être un « homme très bien ». Mais rien n’est encore acté alors que les États-Unis reprochent au pays continent de ne pas voir respecté un accord verbal sur le fait de limiter les exportations australiennes d’aluminium.
Par ailleurs, l’Australie n’envisage pas de prendre des mesures de rétorsion en cas de non-exemption de droits de douane sur ses exportations, a affirmé mercredi le Trésorier Jim Chalmers. Une décision similaire a été prise également par le Brésil, le deuxième fournisseur d’acier après le Canada, avec 4,08 millions de tonnes exportées en 2024. « Le Brésil ne stimule pas et n’entrera dans aucune guerre commerciale, nous sommes toujours favorables au renforcement du libre commerce », a indiqué à des journalistes Alexandre Padilha, ministre des Relations institutionnelles du gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Le Canada et l’UE veulent contre-attaquer
Le Canada, principal fournisseur d’acier et d’aluminium des États-Unis, et l’Union européenne avaient dénoncé mardi l’imposition de ces droits de douane. Justin Trudeau promet, « si cela s’avère nécessaire », une réponse « ferme et claire ».
« Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse : ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées », a assuré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une réunion des ministres européens du Commerce sur ce sujet est prévue mercredi. Lors de la première présidence Trump, les Européens avaient adopté des représailles très ciblées, comme sur le bourbon ou les motos Harley-Davidson.
Le Mexique a pour sa part appelé le président américain à ne pas « détruire » les équilibres commerciaux et de croissance de l’Amérique du Nord. Tandis que de leurs côtés, la Corée du Sud et le Royaume-Uni ont mis en avant leur volonté de coopérer avec Washington. Donald Trump agite par ailleurs aussi la menace de droits de douanes sur d’autres secteurs clés pour l’économie sud-coréenne (semi-conducteurs, automobile, pharmacie).