Loin de renoncer à sa guerre commerciale, Donald Trump accentue la pression. Ce lundi, le président américain a signé deux décrets imposant 25 % de droits de douane sur l’acier et l’aluminium importé aux États-Unis, à compter du 12 mars, « sans exception ou exemption. Et c’est tous les pays », a-t-il affirmé devant la presse depuis le bureau ovale.
Ces nouveaux décrets présidentiels, loin de réjouir les partenaires économiques des États-Unis qui bénéficiaient auparavant d’exemptions sur ces produits comme l’Argentine, l’Australie, l’Union européenne ou le Royaume-Uni, apparaissent comme un coup de poignard supplémentaire pour le Mexique et le Canada.
Le 1ᵉʳ février, Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane de 25 % sur l’ensemble des produits provenant du Canada et du Mexique, accusant les deux pays de ne pas suffisamment lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde cause d’une grave crise sanitaire aux États-Unis, vers la première puissance économique mondiale.
Mais il avait suspendu ces taxes deux jours plus tard, s’estimant satisfait des premiers gestes des deux pays voisins afin de renforcer le contrôle de leurs frontières, reculant d’un mois leur mise en application pour permettre aux discussions entre les trois pays d’aller plus loin.
Malgré tout, si toutes les mesures sont appliquées, l’acier et l’aluminium canadien subiront jusqu’à 50 % de droits de douane à la frontière américaine.
Le Mexique et le Canada réagissent
Mardi, le ministre mexicain de l’Économie, Marcelo Ebrard, a appelé le président Trump à ne pas « se tirer une balle dans le pied, ne pas détruire ce que nous avons construit ces quarante dernières années ».
« Les États-Unis nous vendent plus (d’acier et d’aluminium), donc cette taxe n’est pas justifiée », a souligné le ministre, qui a détaillé que le pays voisin fournit au Mexique « presque 6,9 milliards de dollars de plus » que ce que le Mexique exporte aux États-Unis, selon les chiffres officiels américains de 2024.
Son homologue canadien, Dominic LeBlanc, est ce mercredi à Washington et doit rencontrer le principal conseiller économique de Donald Trump, Kevin Hassett, ainsi que le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, afin de discuter du sujet. « Nous ne pensons pas que les droits de douane soient la bonne manière d’agir, nous n’allons donc rien faire avant que les Américains ne prennent leur décision finale », a-t-il déclaré à la presse.
Pour l’instant, le Brésil, le Japon et la Corée du Sud se voient, eux, privés de l’exemption dont ils bénéficiaient pour l’acier et ses dérivés.