
L’architecte du Pacte vert pour l’Europe (Green Deal) de l’Union européenne (UE) et ancien commissaire européen, Frans Timmermans, a pris la parole pour défendre son bilan. Il entend lutter contre les efforts de la droite, désireuse de remplacer le Green Deal par un programme de compétitivité.
« Le Green Deal n’a pas seulement été possible parce que le Parti populaire européen (PPE) a participé à toutes les prises de décision et a voté en sa faveur… il a souvent été revendiqué par le PPE comme leur projet », a rappelé Frans Timmermans. Grande figure du socialisme, l’ancien commissaire européen a été en charge de la mise en oeuvre du Pacte vert pour l’Europe ou Green Deal.
Or, les eurodéputés de droite attribuent le ralentissement économique de l’Europe aux politiques menées par Frans Timmermans, qui a travaillé à la Commission européenne de 2014 à 2023. Alors que Bruxelles est sur le point de passer du « vert » au « propre », le Néerlandais défend inlassablement sa politique emblématique.
La création d’emplois en Europe, le renforcement de sa base industrielle et la baisse des prix de l’énergie sont des priorités bipartisanes, a-t-il expliqué mercredi à Bruxelles.
« Le Green Deal est le meilleur moyen d’y parvenir », a souligné l’homme politique. Il ajouté qu’il accueillerait favorablement un changement d’image du programme, mais à la condition que son essence reste intacte.
Frans Timmermans a également soutenu le cadre de la politique climatique de l’UE pour les années 2020, dont il était le principal architecte : « Je pense que le plan “Fit for 55” devrait rester en place ».
Et d’insister sur le fait que le Green Deal a été la « bonne » chose à faire, selon lui. Il a appelé le PPE à « prendre un peu de recul » par rapport au climat politique actuel et à « simplement regarder les politiques dont l’Europe a besoin pour recréer une base industrielle solide ».
Pas d’ONG, pas d’influence
La déclaration de Frans Timmermans intervient alors que le débat fait rage à Bruxelles. Les eurodéputés cherchent à savoir si la Commission a exercé une influence abusive dans l’octroi de subventions de fonctionnement à la société civile. Frans Timmermans a rejeté ces accusations.
« Lorsque j’étais commissaire, j’étais toujours en contact avec les Green 10 [coalition de dix des plus grandes ONG environnementales de l’UE] », a-t-il déclaré. « La plupart du temps, ils m’ont critiqué en me disant que je n’en faisais pas assez… que je faisais des erreurs. »
En ce qui concerne le financement des groupes de pression environnementaux via le programme LIFE de l’UE, « je n’ai jamais été impliqué de près ou de loin », a assuré Frans Timmermans. Il a indiqué que le commissaire au Budget du PPE, Johannes Hahn, « était responsable de cela ».
(AB/SN)