Tout en reconnaissant que les arrêts maladie « flambent de partout », Jean Castex avait déclaré poursuivre la « chasse » à l’absentéisme lors de sa reconduction à la tête de la RATP en octobre dernier. En février 2024, L’ex-Premier ministre se félicitait d’une baisse de l’absentéisme de 7 % sur an, au prix notamment d’un renforcement des contrôles.
La multiplication de ces contrôles, réalisés par la caisse de coordination aux assurances sociales de la RATP (CCAS), qui gère le régime spécial de Sécurité sociale des agents de la régie, est dénoncée par la FO-RATP. Dans un communiqué paru mardi 7 janvier, le deuxième syndicat de l’entreprise (derrière la CGT) reproche à la CCAS et la direction « des pratiques brutales et indignes qui pénalisent les agents les plus fragiles ».
« Depuis quelques mois, la situation n’est plus acceptable. Un collègue malade du cancer a été contrôlé. Pareil pour des affectations longue durée, où des agents sont convoqués alors qu’ils ne sont pas en capacité de descendre de leur immeuble », déplore Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral FO transport et logistique, contacté par 20 Minutes.
Selon l’agent de maîtrise, en ce moment, de nombreux arrêts maladie consécutif à une opération en ambulatoire sont invalidés. « On est loin de s’attaquer à la fraude en faisant ça. On s’en prend à des personnes malades », peste le syndicaliste, qui a demandé à être reçu par la direction pour évoquer le sujet.
Des décisions rendues « en toute indépendance », selon la direction
« Certaines reprises de travail sont décidées par la médecine-conseil après un entretien en visio où le médecin lui-même ne met pas sa caméra », pointe le syndicaliste. Plutôt qu’une multiplication des contrôles, FO appelle dans son communiqué à « une véritable politique de prévention des arrêts de travail », alors que près de 1.500 agressions visant des chauffeurs de bus RATP ont été recensées en 2024, comme l’a révélé RMC. Enfin, le syndicat exige une « fin immédiate de cette entente tacite et perverse entre l’employeur et la CCAS ».
Contactée, la RATP affirme que « toutes les décisions rendues par la CCAS sont prises en toute indépendance ». L’entreprise rappelle que cette caisse « applique la réglementation du Code de la Sécurité sociale, complétée par les dispositions du régime spécial. »
« Les médecins-conseils de la CCAS ont pour mission de vérifier, en toute indépendance, que les arrêts de travail sont justifiés, comme les médecins du régime général », précise la régie, qui rappelle que des voies de recours sont possibles. FO ne s’interdit pas des « recours devant les tribunaux » et « la grève » pour faire avancer le sujet, si la tension persiste.
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