
Cupidon ne pointerait plus le bout de son nez en entreprise. C’est en tout cas ce que laisse présager une enquête nommée « C’est quoi l’amour au travail en 2025 ? », réalisée par le cabinet de recrutement MeilleursChasseurs.fr. 68 % des 4.412 interrogés déclarent ne plus pouvoir trouver l’amour au travail. Pourtant, 39 % admettent avoir eu une relation amoureuse dans le cadre professionnel.
Des milliers d’offres d’emploi
Pourtant, début 2024, Randstadt révélait dans une étude que 10 % des travailleurs ont rencontré leur conjoint au travail. Pour Julien Lesueur, fondateur de MeilleursChasseurs.fr, ce pessimisme amoureux s’explique par les évolutions du travail liées au Covid-19 et un contexte délicat pour les entreprises : « L’arrivée du télétravail entraîne beaucoup moins de proximité entre les collègues. Aussi, de manière globale, il y a moins de succès côté entreprises depuis un an et demi. Ça donne moins envie de se lâcher et d’organiser des séminaires et des soirées. »
Un climat qui se répercute forcément sur la vie d’entreprise. Adrien Chignard, psychologue du travail, observe une surcharge en entreprise : « Aujourd’hui, la charge mentale et la pression opérationnelle sont telles qu’il devient compliqué de prendre le temps de nouer des liens. Pour tomber amoureux, il faut pouvoir lever les yeux de son écran et engager des discussions. »
Post Me-too, des dynamiques différentes
Dans ce contexte peu enthousiaste, l’enquête révèle également que les hommes croient encore moins trouver l’amour au travail que les femmes. Ils sont 79 % à ne plus y croire côté hommes et 56 % pour leurs homologues féminines.
Pour le psychologue, il est évident que la remise en question des violences sexistes au cours de la décennie y est pour quelque chose : « Dans un système professionnel encore largement patriarcal, les hommes ont historiquement eu plus de pouvoir et ont donc plus souvent initié ce type de relations. Autant dire que tout cela ne va pas sans modifier profondément les dynamiques de séduction au travail ».
Le télétravail refroidit les ardeurs
La démocratisation du télétravail a raréfié les moments informels de discussions entre collègues. Pour Adrien Chignard, psychologue du travail, ce sont pourtant ces « espaces intertitiels » qui permettent de créer du lien : « Un simple »salut, ça va ? » derrière la machine à café, un débat sur un concert ou une série à la cantine… Ce sont ces discussions anodines qui peuvent mener à plus d’intimité. »
Attention, ça ne veut pas dire pour autant que le 100 % présentiel rapproche forcément les collaborateurs entre eux : « La simple présence physique ne garantit pas non plus des échanges de qualité. Enchaîner les réunions et le travail en open space ne laisse pas forcément de place à la convivialité et à l’attention pour les autres », poursuit le psychologue. L’amour au travail est pourtant loin d’être mort. Début 2024, Randstadt révélait dans une étude que 10 % des travailleurs ont rencontré leur conjoint au travail. Cupidon traîne toujours en entreprise… Mais ça va être difficile de le croiser en télétravail.