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« Notre saison est déjà à moitié foutue » : les maraîchers des hortillonnages en difficulté face aux crues de la Somme
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Depuis la mi-janvier, la Somme connaît d’importantes précipitations. Régulièrement placé en vigilance crues, le département doit faire face à des débits du fleuve en hausse régulière. Les maraîchers des hortillonnages subissent, eux aussi, les crues et s’inquiètent de voir leurs parcelles inondées en cette période cruciale.

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Actuellement, la Somme est toujours en vigilance jaune pour risque de crues. Depuis plusieurs semaines, le niveau élevé des nappes et les apports en amont continuent d’alimenter les débits élevés du fleuve.

Parmi les plus touchés par ces crues, les maraîchers des hortillonnages subissent des conséquences concrètes sur leurs parcelles. Celles-ci sont pour la plupart inondées et inutilisables alors que la période est cruciale pour eux.

C’est le cas à Camon dans la Somme sur la parcelle de deux hectares de la maraîchère Nadine Huygen. Elle s’inquiète pour ses poireaux encore en terre pour le moment, mais qui pourraient avoir du mal à résister au trop-plein d’eau.

À Camon (Somme), la maraîchère Nadine Huygen s’inquiète que ses poireaux pourrissent à cause de la boue sur les racines.

© Julien Guéry / FTV

« Ici on le voit bien le niveau de l’eau qui a monté. On a du mal à déterrer les poireaux. En principe, il n’y a pas autant de boue, je devrais voir les racines blanches, là c’est rempli de boue et à force le poireau va pourrir« , soupire Nadine Huygen, maraîchère.

Dans ces conditions, c’est impossible pour les maraîchers de semer et planter carottes, salades ou radis. Francis Parmentier, maraîcher et président de l’association des hortillons, ne peut pas démarrer sa saison normalement.

« Normalement mi-février, on commence à planter pour avoir les légumes primeur. Nous, dans les hortillonnages, le légume qui a toujours le plus payé, qui a toujours été le plus rentable, c’est le légume primeur. Aujourd’hui, si on n’a pas de légumes primeurs dans les hortillonnages, notre saison, elle est déjà carrément à moitié foutue« , se désole-t-il.

J’ai jamais connu une année aussi fatigante que 2024. Alors là 2025, et bien on repart pour des catastrophes encore pire que 2024.

Francis Parmentier, maraîcher et président de l’association des hortillons

Francis Parmentier tente de trouver des solutions en cherchant d’autres terres sur lesquelles débuter les plantations. Il ne perd pas espoir, mais son moral est atteint.

À Camon (Somme), de nombreuses parcelles de producteurs sont inondées.

© Julien Guéry / FTV

Le spectre des inondations de 2001 plane également dans les esprits. Il faut dire que les nappes phréatiques atteignent des niveaux similaires par endroits. Il est donc difficile de prévoir quand aura lieu un retour à la normale.

« La crue de 2001 a duré près de trois mois. Là, on n’est que mi-février, on a encore la fin du mois de février, mars et avril qui peuvent être des mois pluvieux. Donc c’est assez difficile à évaluer, mais c’est clair qu’on est parti pour plusieurs semaines« , s’inquiète Olivier Mopty, directeur de l’AMEVA, l’établissement public du bassin-versant de la Somme.

Pas de quoi rassurer les maraîchers des hortillonnages qui avaient déjà subi une perte de 50 % de leur chiffre d’affaires l’année passée.

Grégoire Alcalay / FTV



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