
Moins de béton, de gravats, de grues ou de pelleteuses… Après les constructeurs immobiliers, leurs fournisseurs industriels s’enfoncent dans la crise du bâtiment en France, qui va déboucher en 2025 sur des « plans sociaux », a averti ce jeudi l’association des industries des produits de construction (AIMCC).
« Cette année, nous allons assister à des plans sociaux dans nos entreprises, après la fin de leurs contrats d’intérim en 2024 », a prévenu Jacques Manzoni, président de la commission économique de cette association qui regroupe les fabricants de matériaux, lors d’une conférence sur les perspectives 2025 du secteur.
Une « catastrophe annoncée »
Selon une enquête interne, 52 % des adhérents de l’association estiment que leurs effectifs « vont diminuer » en 2025, contre 43 % prévoyant qu’ils vont « stagner ». Pour l’instant, « il y a eu assez peu de plans sociaux, les entreprises ont essayé de les éviter en adaptant leurs effectifs via la fin de leurs contrats d’intérim », a expliqué Philippe Gruat, président de l’AIMCC, « mais certains plans sociaux sont à l’étude aussi bien dans les secteurs industriels liés au gros œuvre que dans le second œuvre ».
« La catastrophe était annoncée. Nous n’avons pas été écoutés par les gouvernements successifs, il n’y a pas eu de politique du logement depuis de nombreuses années », a-t-il déploré. « Maintenant que nous sommes dans la crise, nous avons une meilleure écoute », a-t-il dit, regrettant qu’il doive « se passer des mois » avant que les mesures envisagées par le gouvernement pour soutenir l’activité (relance des prêts à taux zéro, mesures d’allégement fiscaux sur les transmissions de logement) dans le projet de budget 2025, ne soient mises en œuvre.