Bonne nouvelle pour les quelque 700 000 clients d’Engie bénéficiaires en 2024 du chèque énergie : ils profiteront d’une remise de 50 euros TTC supplémentaire, a indiqué l’énergéticien ce jeudi. Sans avoir aucune démarche à entreprendre puisque les concernés – ceux ayant un contrat actif au 30 novembre 2024 – se verront appliquer cette ristourne à l’occasion de leur prochaine facture (bimestrielle, semestrielle ou annuelle).
Pour rappel, le chèque énergie est une aide financière dédiée au paiement des factures d’énergie (issues du gaz, du fioul, de l’électricité ou du bois) ou au financement de certains travaux de rénovation énergétique. Son montant est compris entre 48 et 227 euros, en sachant que la moyenne se situe à 150 euros.
Des factures qui baissent, d’autres qui augmentent
Engie justifie cette mesure par une volonté de « soutenir les clients qui en ont plus besoin dans un contexte de hausse des taxes » sur l’électricité, a déclaré Céline Regnault, directrice grand public du fournisseur, à l’AFP. Au 1er février, le gouvernement a en effet relevé d’environ 50 % la taxe sur l’électricité (dite « accise »), actant la fin du bouclier tarifaire mis en place à partir de début 2022 pendant la crise énergétique pour modérer les factures face à la flambée des cours. L’ensemble des ménages sont concernés.
L’exécutif a aussi relevé de 12,9 % la part acheminement et distribution de l’électricité (dite « Turpe »), ce qui impactera « la très grande majorité des contrats », selon le Médiateur national de l’énergie, autorité publique indépendante. Au total, 10 millions de foyers, ayant un contrat en offre de marché, verront ainsi leur facture augmenter.
Pour les quelque 25 millions d’autres clients, la facture va en revanche diminuer. Il s’agit de ceux abonnés au tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVe) proposé par EDF ou à une offre indexée de l’un de ses concurrents. Cela s’explique par le fait que le prix de l’électricité va baisser suite à une chute des cours sur les marchés. Concrètement, pour un couple qui consomme peu d’électricité (2,4 MWh/an), la facture passera, par exemple, de 759 euros en 2024 à 649 euros en 2025, indique la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Et, toujours à titre d’illustration, pour une famille très gourmande en électricité (14 MWh par an), les annualités passeront de 3 600 à 2 948 euros, poursuit le régulateur.
De quoi se réjouir, mais pas trop vite non plus. « Même si finalement les tarifs réglementés ont baissé au global (le 1er février dernier, NDLR), nous avons quand même des prix de l’électricité qui restent à un niveau élevé par rapport à ce que l’on a pu connaître avant 2022 », rappelle Céline Regnault.
6 millions de plus pour le Fonds de solidarité logement
Engie a par ailleurs annoncé ce jeudi doubler sa participation au Fonds de solidarité logement (FSL). L’énergéticien l’a portée à 12 millions d’euros pour 2024 contre 6 millions d’euros par an depuis 2010. Il l’avait d’ailleurs déjà doublé exceptionnellement en 2022, année marquée par l’envolée des cours dans le sillage de la guerre en Ukraine.
Pour rappel, ce Fonds est géré par les départements et permet à un demandeur de bénéficier d’une aide financière en cas de difficultés à payer les frais liés à son logement, notamment les factures d’énergie ou la réalisation de travaux. En 2023, il avait permis d’aider 65 000 familles, clientes d’Engie ou non, souligne le groupe.
Certains ménages pourraient ne pas avoir reçu leur chèque énergie en 2024
Mis en place en 2018, il bénéficie à environ 5,7 millions de foyers selon les années, d’après la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Il s’agit des foyers considérés comme modestes, déclarant moins de 11 000 euros de revenus par an pour une personne seule (l’équivalent de 65 % d’un Smic).
Pourtant, certains pourraient ne pas l’avoir reçu l’année dernière. En effet, le chèque énergie était, auparavant, envoyé automatiquement aux ménages bénéficiaires via la taxe d’habitation. Mais la suppression de cette dernière a empêché le ministère de l’Économie d’identifier les personnes éligibles en 2024. Si bien que 800 000 ménages pourraient ne pas en avoir bénéficié l’année dernière.