
Décidément, Marie-Antoinette n’en finit pas de fasciner. Dix-neuf ans après le film de Sofia Coppola, la série que lui consacre Canal+ depuis 2022 revient sur nos écrans. Le sujet principal de cette saison 2 ? La fameuse affaire du collier de la reine. Bon, on risque de vous spoiler la série, mais vu qu’il s’agit d’un fait historique vieux de deux siècles et demi, ce n’est pas comme si on vous livrait le scénario du prochain Avengers (et de toute façon, rassurez-vous : par souci de brièveté, cet article vous épargne plein de détails et de rebondissements).
Une arnaque bien menée
Tout commence avec Jeanne de Valois-Saint-Rémy, alias la comtesse de La Motte, une femme sans fortune (mais apparemment pourvue de grands yeux). Peu satisfaite de son sort, La Motte conçut une supercherie pour s’approprier un collier de diamants d’une valeur colossale. Pour ce faire, elle dupa le cardinal de Rohan, qui cherchait à s’attirer les faveurs de Marie-Antoinette. Elle lui fit croire que celle-ci désirait acheter le bijou sous le manteau parce que le roi refusait de le lui offrir. Rohan s’engagea à régler le joaillier Boehmer en quatre traites et livra le collier à La Motte, dont les complices s’empressèrent de le démonter pour en vendre les pierres précieuses.
Un scandale d’État
L’affaire éclate lorsque La Motte, toujours au nom de la reine, trouve des excuses pour ne pas rembourser Rohan et que Boehmer, qui a vent des difficultés de paiement à venir, porte l’affaire directement à la Cour. Plutôt que de régler cela discrètement, Louis XVI commet l’erreur d’exiger un procès public, qui fera grand bruit. Rohan et La Motte sont arrêtés. Le premier est acquitté, la seconde torturée et condamnée à perpétuité (elle s’échappera et s’enfuira pour Londres en 1787). Malheureusement pour Louis XVI et Marie-Antoinette, le scandale se retourna contre eux. L’opinion, jugeant déjà la reine trop dépensière en ces temps de disette, refusa de croire en son innocence et l’accusa, en outre, d’être la maîtresse du cardinal. L’affaire contribua à la grogne populaire qui, quatre ans plus tard, éclata lors de la Révolution française.