
Il faudra du temps à l’archipel de Mayotte pour se reconstruire après le passage du cyclone Chido mi-décembre. Mais aussi de l’argent. Le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls, a estimé ce vendredi que la reconstruction coûtera « sans doute plus » d’un milliard d’euros.
En visite pour deux jours dans l’archipel, il a notamment cité les « établissements publics, scolaires, [les] mairies, tous les équipements publics » mais aussi « évidemment tout ce qui concerne l’économie ou l’agriculture ». Le département, le plus pauvre de France, a été ravagé le 14 décembre par Chido.
« Encore dans la phase d’urgence »
Ce cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis quatre-vingt-dix ans a causé la mort d’au moins 39 personnes et provoqué des dégâts colossaux sur des infrastructures vitales, hôpital, routes et établissements scolaires. Ses vents jusqu’à 200 km/h ont pulvérisé les maisons en dur comme en tôle.
« Nous sommes encore dans la phase d’urgence », a souligné vendredi Manuel Valls, en déplacement dans cet archipel de l’océan Indien avec la ministre de l’Education nationale Élisabeth Borne, après une première visite avec François Bayrou fin décembre. « Nous revenons de très loin », a-t-il ajouté. La reconstruction ne « va pas se faire en douze mois », mais « elle va se faire sur plusieurs années pour des raisons évidentes », a-t-il estimé.
Des coupures d’électricité
Malgré des finances publiques dégradées, l’Etat sera au « rendez-vous en termes de financement », a assuré l’ancien Premier ministre socialiste, promettant d’« associer les Mahorais » à la reconstruction. Pendant des semaines, des Mahorais ont été privés d’électricité ou subi des coupures préjudiciables.
Au 21 janvier, cinq semaines après Chido, la préfecture évaluait le pourcentage de clients alimentés en électricité à 95 % sur l’archipel. Le réseau est en train d’être renforcé grâce à l’enfouissement de certaines lignes électriques.
Un département privé d’eau courante
Le territoire – dont les infrastructures ne permettent plus de couvrir les besoins depuis plus d’un an – privait déjà ses habitants d’eau courante pendant trente heures, tous les deux jours. Depuis le cyclone, qui a gravement endommagé le réseau, certains attendent encore le rétablissement de la distribution.
Sur l’eau, la restauration des filières économiques et agricoles, « il y a encore beaucoup de travail à réaliser », a concédé Manuel Valls. Un projet de loi d’urgence pour venir en aide à Mayotte et ses quelque 320.000 habitants selon les estimations de l’Insee au 1er janvier 2025 a été adopté le 22 janvier par l’Assemblée nationale. Le texte doit être examiné lundi au Sénat. Environ un tiers de la population vit dans des habitats précaires.