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Santé : Germitec finance son plan de croissance aux Etats-Unis

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Spécialisée dans les solutions de désinfection de haut niveau par UV-C pour lutter contre les maladies nosocomiales, l’entreprise Germitec boucle une levée de 29 millions d’euros. « Il s’agit d’une série B et ce sera probablement la dernière car nous visons l’équilibre financier d’ici deux ans », explique Vincent Gardès, directeur général de la medtech créée en 2005. Pour l’accompagner dans cette étape, le fonds d’investissement européen Eurazeo (35,5 milliards d’euros d’actifs sous gestion) est intervenu aux côtés des actionnaires historiques de l’entreprise, fonds nationaux et régionaux.

Cette opération aura occupé l’équipe dirigeante une bonne partie de l’année 2024. « A cette étape du développement, c’est parfois délicat pour la medtech ou la biotech française. Soit vous êtes trop gros et c’est trop tard pour le capital-risque, soit c’est encore un peu tôt pour le capital-développement », explique Vincent Gardès, qui avait obtenu fin 2023 un financement de 25 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement (BEI).

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En phase d’éxécution commerciale

En ce qui concerne Germitec, qui emploie désormais 40 personnes à Bordeaux, « l’agrément délivré par l’US Food and drug administration (FDA) en août 2024 a fini de dérisquer l’entreprise. Nous sommes en phase d’exécution commerciale, de scale-up avec un gros prisme sur les Etats-Unis », poursuit Vincent Gardès. Avec un potentiel de 60.000 machines à vendre outre-atlantique, au regard des 2.500 d’ores et déjà installées dans le monde, les Etats-Unis représentent 80 % du marché de Germitec. Les premières machines viennent d’ailleurs d’y être vendues. Huit personnes ont été recrutées ces derniers mois pour la constitution d’une équipe commerciale dédiée à San Diego, en Californie.

Ce tour de table doit permettre d’accélérer l’adoption et la commercialisation aux Etats-Unis mais aussi de renforcer les investissements en R&D pour élargir la gamme de produits. Le retour de Donald Trump à la Maison blanche n’a, à ce stade, pas impacté Germitec. « Le projet de levée de fonds n’a pas été perturbé », indique Vincent Gardès pour qui les perturbations viendraient plutôt de l’instabilité politique et du marasme économique en France.

Un marché peu sensible aux droits de douane

À l‘inverse, « aux Etats-Unis, l’économie se porte très bien. Il y a de l’argent pour équiper les hôpitaux ! » De la même façon, il se montre confiant sur la solidité du marché des produits de santé. « Le marché est très encadré depuis 15 ans aux Etats-Unis avec une loi qui oblige les établissements de santé à faire de la désinfection de haut niveau et de la stérilisation pour tous les examens d’échographies endocavitaires. L’hôpital doit aujourd’hui pouvoir prouver au patient qu’il a bien respecté la loi. » L’appareil de Germitec garde en l’occurrence la trace des désinfections effectuées. « C’est le gros avantage d’avoir une système automatisé », souligne le chef d’entreprise.

Sur la question d’une potentielle taxe douanière sur les produits importés, « ce serait évidemment une mauvaise nouvelle », pour Vincent Gardès. « Mais il n’existe pas beaucoup d’alternative à notre dispositif aux Etats-Unis. » Ce qui inciterait les acheteurs américains à s’équiper malgré d’éventuelles hausses tarifaires. D’autant que l’entrepreneur précise également que « beaucoup de grandes sociétés américaines produisant leurs produits de santé au Mexique, il devrait y avoir des discussions » sur ces sujets commerciaux. Il reste que, compte tenu de l’activisme de Donald Trump en la matière, ce sujet des barrières commerciales reste un aléa bien réel.

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