Des règles améliorées en matière de publication d’informations sur le développement durable peuvent aider l’Union européenne (UE) à obtenir les investissements dont elle a besoin pour atteindre ses objectifs climatiques, selon un document publié par la Banque centrale européenne (BCE) ce mercredi 8 janvier.
L’UE doit augmenter ses investissements, potentiellement de 558 milliards d’euros supplémentaires par an, sous peine de ne pas atteindre ses objectifs climatiques pour 2030, peut-on lire dans le document publié par la BCE.
Cependant, il affirme que si les règles de publication d’informations en matière de durabilité encouragent le flux de fonds privés dans la transition écologique, leur configuration actuelle est contraignante et, dans certains cas, peut être contre-productive.
« La complexité des règles limite actuellement l’impact positif de ces initiatives sur les investissements verts », ajoute l’étude.
La BCE décrit les règles comme étant coûteuses et « exigeantes », citant en exemple la taxonomie de l’UE sur les investissements verts, et son « seuil élevé » pour qu’un investissement soit considéré comme durable.
La question de savoir ce qui constitue un investissement écologique fait par ailleurs l’objet d’un vif débat.
Face aux préoccupations de certains États membres et de l’industrie, qui estiment que les règles de l’UE en matière de déclaration de durabilité entravent la compétitivité, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis de simplifier le système au cours de son second mandat.
L’objectif est donc de cibler non seulement les règles de la taxonomie verte de l’UE, mais aussi la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité des entreprises (CSRD), toutes deux mentionnées dans l’étude de la BCE.
Bien que le document appelle à une révision rationalisée de ces règles, il souligne que cela devrait être fait « sans revenir sur l’objectif fondamental d’améliorer la transparence en matière de durabilité ».
Stanislas Jourdan, expert politique au Sustainable Finance Lab, a précisé à Euractiv que le rapport « ne parle pas de l’éléphant dans la pièce » (le fait le plus important), à savoir que « pour l’instant, les prêts écologiques sont à peine gratifiés ».
Stanislas Jourdan estime que l’introduction d’un taux d’intérêt écologique, « 100 à 200 points de base en dessous du taux du marché », changerait la donne, et que les décideurs politiques de l’UE devraient demander à la BCE de mettre en œuvre une telle mesure directement.
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